Définition du péché

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C’est quoi le péché?

P1. Introduction.

Lorsqu’on s’interroge sur la définition de péché, on pourrait dire avec la bible « le péché est la transgression de la loi ». Cette définition semble simple. Mais si on se demande de quelle loi il s’agit, toutes sortes de complications surviennent.

P2. En effet, certains Chrétiens pensent que les chrétiens ne sont pas tenus de se soumettre à la loi de Moise, tandis que d’autres pensent que la loi doit encore entièrement être appliquée. Il y en a également qui ont défini une autre loi que la loi de moise, en y ajoutant plein de commandements qui ne figuraient nulle part. Chacun y va de sa propre manière, mais on a l’impression a observant chacune des catégories que soit personne ne connaît la loi qu’il s’est fixé, soit personne n’observe la loi qu’il s’est fixée.

P3. En effet, ceux qui pensent que les chrétiens ne sont pas soumis à la loi de moise continuent cependant à se conformer à un bon nombre de prescriptions qui ont été données dans la loi de moise. On peut citer entre autres ne pas se tatouer, ne pas consulter les astrologues, ne pas coucher avec son oncle ou sa tante et bien d’autres lois encore.

P4. Pour ceux qui prétendent que la loi de Moise doit être entièrement observée, on a l’impression qu’ils ont oublié certaines des dispositions de cette loi. Entre autres, on peut rappeler la disposition suivante :

« Si ton frère meurt sans avoir d’enfants, tu dois aller vers la femme de ton frère lui faire un enfant afin de susciter une postérité à ton frère. »

p5. On peut considérer que c’est une disposition d’une grande importance, puisque plusieurs personnes sont mortes pour n’avoir pas voulu l’appliquer (cf bible, celui qui se souillait…).

On pourrait également citer d’autres dispositions (comme le fait de lapider une jeune fille qui arrivait non vierge au mariage).

P6. Pour ce qui est de la catégorie de ceux qui ont trouvé le moyen de rajouter des éléments à la loi, ce sont en général des personnes qui non contentes de ne respecter aucune loi préfèrent ajouter des commandements pour accuser ceux qui respectent la loi de ne pas respecter les commandements ajoutés par eux. Ce sont également ceux qui veulent se convaincre et convaincre les autres que tous les hommes sont pécheurs et pèchent plusieurs fois par jour. Nous avons débattu de cette question dans un autre traité [1].

P7. Dans tous les cas, la question essentielle qui se pose à nous est « A quelle loi sont soumis les chrétiens?  » en d’autres termes, par rapport à quoi est défini le péché pour un chrétien ?

P8. Sur un tout autre plan, il est nécessaire de définir le contexte et la portée de chacune des lois. En effet, lorsqu’on lis dans les dix commandements une loi telle que « Tu ne tueras point. », on peut noter de prime abord que cette loi ne semble avoir ni restriction, ni contexte: « Tu ne tueras point. »

P9. Ne pas tuer poulets, chèvres canards et hommes on ne pas tuer des hommes? Chacun peut me dire que cette loi ne s’applique qu’aux hommes et ceux qui essaieront de dire le contraire seront vus comme des esprits tortueux.

P10. L’élément important ici est que cette loi nous interpelle sur la nécessité de définir le contexte et la portée de chaque loi. En effet, celui qui a dit « tu ne tueras point » a également recommandé de « lapider la jeune fille arrivant non vierge au mariage » ou la « femme adultère. » Il a ainsi plusieurs fois demandé de tuer, après avoir dit sans restriction « tu ne tueras point ».

P11. Il apparaît donc nettement que bien qu’il ne semble pas y avoir de restriction explicite à cette loi lors de son énoncé, il y a bel et bien des restrictions la concernant.

S’il en est ainsi pour cette loi, qu’en est-il pour les autres lois ? n’ y a-t-il pas lieu de se demander si à chaque loi n’est pas attaché un contexte et une portée précise ?

P12. Jesus-Christ, s’adressant aux pharisiens les accusait de ne pas comprendre la loi et les prophètes. Il demanda à propos du sabbat qui pouvait abandonner un être cher à lui dans un puit le jour du sabbat à cause de la nature de ce jour. Il rappela comment David prit dans la nécessité des pains qu’il ne lui était pas permis de prendre, et que cela lui fut imputé à justice. Ceci est sujet à réflexion. Comment une transgression de la loi peut-elle être imputée à justice ? Citée par Jesus-Christ lui-même ?

P13. Lorsqu’on lit les dix commandements, il est écrit « tu ne diras point de faux témoignage». En lisant le texte biblique, on remarque que les sages femmes qui refusèrent de tuer tous les premiers nés juifs mentirent en disant que les femmes juives étaient très robustes et accouchaient avant leur arrivée. Elles furent bénies pour ce mensonge. Il y a lieu de s’arrêter ici et de se poser la question : « ce mensonge était-il un péché ? »

Je laisse à chacun le soin de réfléchir à la réponse adéquate.

P14. Si nous considérons également le cas de Abraham qui induit le roi en erreur en lui disant que sa femme était sa sœur afin d’avoir la vie sauve, on peut toujours s’étonner de ce que ce fut le roi que Dieu menaça plutôt que Abraham. Abraham avait-il péché ?

P15. L’analyse de ces situations et de bien d’autres nous amène à ce qui nous semble une conclusion évidente, à savoir qu’il faut une lecture approfondie et une interprétation sage de la loi afin de définir véritablement ce qu’est le péché. La réponse à cette interrogation vient de Jesus-Christ lui-même.

P16. En effet, le seigneur définit deux commandements qu’il déclare être les plus importants :

« Tu aimeras le seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée » et

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

De l’avis même du seigneur, de ces deux commandements dépendent la loi et les prophètes.

P17. Cela est vrai. Bien plus, il est important de comprendre que toute la loi a été donnée dans un seul but, celui de faire respecter ces deux commandements. Aussi, chaque commandement, chaque ordonnance doit être perçue, interprétée et appliquée avec cet objectif à l’idée.

P18. Ainsi, l’appréciation de tout acte ne doit pas être dénuée de la perception du motif et de l’intention qui se trouvent derrière l’accomplissement dudit acte. S’ils sont conformes à ces deux commandements, ils sont conformes à la loi ; sinon, il s’agit d’un péché.

P19. Vu de cette manière, on pourrait considérer la question d’une meilleure perception de ce qu’est le péché comme résolu. Il n’en est rien. En effet, il devient nécessaire de s’attaquer au cas par cas aux problèmes de la vie pour comprendre dans chaque cas ce qu’est le péché.

P20. Nous allons dans cette logique commencer par le péché de conviction et le péché en pensée, puis nous allons nous attaquer à la loi en général et à quelques dispositions en particulier.

P21. « Ce qui n’est pas conviction est péché ». C’est par cette déclaration de l’apôtre Paul que nous introduisons la question du péché par conviction. Pourquoi le péché serait-il une question de conviction pourtant il existe une loi?

La réponse est que l’interprétation des textes bibliques n’est pas toujours la même pour tous et qu’il y en a qui dans leur vie adoptent des comportements tout en étant convaincus que ces comportements sont conformes à la volonté de Dieu.

P22. Il est vrai que certains de ces comportements sont manifestement condamnables, mais plusieurs ne peuvent facilement donner lieu à une position tranchée (observation des jours, de la loi, des dispositions concernant les animaux à manger …). Dans de tel cas, celui qui adopte une position et la pratique sans conviction commet un péché. Cela est vrai, non pas seulement parce que l’apôtre Paul l’a affirmé, mais parce que cela viole le premier et le plus grand commandement.

P¨23. En effet, si nous reconnaissons que Dieu est législateur, nous reconnaissons également que tout péché est tout d’abord une offense à Dieu. Si nous choisissons d’offenser celui que nous sommes tenus d’aimer en priorité, alors nous commettons un péché.

P24. Lorsque je ne suis pas convaincu qu’un acte est conforme à la volonté de Dieu, je reconnais par là même que je prends le risque de pécher en commettant cet acte. Si conscient de ce risque je choisis de le commettre, je prend le risque d’offenser Dieu en privilégiant une autre chose. Je transgresse ainsi la loi qui fait de Dieu la priorité dans ma vie.

P.25 Il y a lieu de reconnaître ici que dans certains cas, nous n’avons pas assez d’éléments pour être convaincu que l’un des choix qui s’offre à nous correspond effectivement à la volonté de Dieu. A ce moment, il faut fonctionner dans la logique du moindre risque. Devant une décision incertaine, je choisis l’option dont j’ai la certitude de ne pas représenter une offense pour Dieu. Et si une telle option n’existait pas? Je crois que ce cas est assez rare pour que je laisse à chacun le soin d’en chercher et d’en trouver un. Notons également ce verset qui va a peu près dans le même sens, nous enseignant que le péché est attaché à la notion de bien.

« Celui donc qui sait faire ce qui est bien, et qui ne le fait pas, commet un péché. » Jacques 4 :17

P.26 Une autre forme de péché qui devrait retenir notre attention est le péché en pensée. C’est quoi ce péché ? Est-ce simplement le fait d’avoir une mauvaise pensée ?

Je pense que notre ennemi le diable ne saurait manquer de nous faire des suggestions contraires à la volonté de Dieu et nous faire croire que ce sont des pensées qui viennent de nous même. Le niveau de la suggestion est le niveau auquel la pensée est conçue. Il nous appartient de valider ou de rejeter cette pensée.

P27 S’il me vient à l’idée de sortir avec la femme de mon voisin, cela n’est qu’une suggestion. Si je rejette immédiatement cette suggestion à cause de sa non-conformité aux deux commandements principaux, j’échappe au péché en pensée. Si par contre je la valide, je caresse et nourrit l’espoir de sortir avec la femme de mon voisin, alors je commets un adultère avec elle dans mon cœur.

P28 La leçon de tout ceci est que de mauvaises suggestions peuvent être élevées au niveau de ma pensée, mais elles ne deviendront péché qu’à partir du moment où plutôt que de les rejeter je les aurait entretenues et validées.

P30« Le péché est la transgression de la loi ». Aujourd’hui, cette déclaration mérite plus que jamais d’être étudiée avec minutie. Comme je l’ai dit dès le départ, il est trop facile d’affirmer que la loi ne s’applique pas aux chrétiens tout en gardant certains de ces préceptes ou de dire que les chrétiens sont soumis à la loi tout en ne respectant que certaines de ses prescriptions.

P31 Il est tout aussi dangereux de verser dans un « pharisianisme » chrétien qui consisterait à se conformer de façon ferme et inébranlable aux commandements, même dans un contexte pour lequel il serait manifeste que l’un des deux plus grands commandements serait violé. A titre d’exemple, imaginons un homme de votre connaissance poursuivi par des brigands. Il vient à se réfugier chez vous. L’un des brigands vient frapper à la porte et vous demande si tel homme s’est arrêté chez vous.

P32 Celui qui est un « pharisianniste » chrétien soit dira « oui », soit choisira de ne pas répondre, même au péril de sa propre vie. Un non « pharisianniste » dira simplement non, rendant ainsi un faux témoignage et sauvant la vie d’un homme. Lequel d’entre les deux a péché ? La justice humaine condamnera certainement le premier pour non assistance à personne en danger ou complicité de meurtre. En serait-il autrement pour la justice divine ? cf : P12, P13, P14.

P33. Il me semble que non. Que les chrétiens lisent avec attention ce qui se passait à l’époque de l’ancien testament. Quelles techniques les peuples en guerre utilisaient, comment étaient tués ou massacrés des individus. Cela permettra aux uns et aux autres de bien comprendre la volonté de Dieu.

P33bis. C’est également le cas avec l’exemple célèbre de celui qui est censé annoncer un deuil à un cardiaque. Doit-il lui dire immédiatement la vérité au risque de lui faire attraper une crise ou doit-il lui dire des faussetés, pour l’amener à découvrir d’une manière plus douce et en temps plus opportun la vérité ? Pour bon nombre de chrétiens, il faut dire tout de suite la vérité. Pour d’autres, il faut la dire en priant pour que Dieu mette dans de bonnes dispositions de cœur celui à qui nous parlons. Cette solution semble correcte.

Mais si nous gardons à l’esprit le fait que Dieu n’apporte pas toujours réponse à nos prières dans les délais et les circonstances que nous voulons, nous savons qu’il pourrait ne pas apporter réponse à cette prière. Nous le savons parce que nous n’avons en général pas atteint ce niveau de Foi provoquant de Dieu une réponse instantanée à nos prières. Celui qui choisit de mentir pour préserver la vie de celui à qui il annonce la nouvelle ne pêche point. Il ne pêche pas contre son prochain puisqu’il agit par amour, il ne pêche pas non plus contre Dieu puisqu’il ne s’en remet pas à d’autres dieux.

P34. Le pharisiannisme chrétien a fait beaucoup de mal à l’église. Nous devons réellement méditer sur la signification des lois, ainsi que sur leur portée. Que signifie « tu ne tueras point ? » quand on sait que celui qui a donné ce commandement a également ordonné de tuer ? La réflexion chrétienne ne doit pas seulement se limiter aujourd’hui à savoir quelles sont les lois qui s’appliquent ou non à nous, mais aussi à définir clairement la signification et la portée de chaque loi à laquelle nous nous croyons soumis.

P35. Pour ce qui est des lois auxquelles nous restons soumis, a priori, on pourrait dire que toute disposition de la loi qui n’a pas été explicitement abolie est encore valable. Cette position nous permettrait de découvrir qu’il y a pas mal de dispositions non explicitement abolies auxquelles nous ne nous conformons pas. On pourrait également essayer d’identifier ce qui relevait des coutumes du peuple d’Israël. Compte tenu du changement d’époque et de contexte, ces coutumes ne s’appliquent certainement pas à nous.

P36. Nous pourrions tout aussi bien nous contenter de suivre le conseil suivant des apôtres : «Car il a paru bon au Saint Esprit et à nous de ne vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire, savoir de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés et de la débauche, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde. Adieu. » Actes 15 : 28-29

P37. Si cela ne nous suffit pas, il faudra sûrement passer au cas par cas les diverses ordonnances de la loi, les divers commandements, afin, de façon motivée d’arrêter la conduite à tenir. La mauvaise définition de la loi et du péché a fait des milieux dits chrétiens des milieux parmi les plus pécheurs et les plus hypocrites qui soient sur la terre. On y a fait porter aux hommes des jougs ou des fardeaux qu’ils ne pouvaient porter. Plusieurs en ont déduit l’impossibilité de vivre hors du péché (ce qu’on leur a également enseigné), et se sont inscrits dans une hypocrisie véritable et un péché certain.

P38. En examinant au cas par cas divers enseignements de l’église, nous découvrirons certainement que bon nombre d’entre eux ne sont pas toujours des enseignements de Dieu, mais résultent simplement de la mauvaise compréhension des hommes. Mais pour faire un tel examen, nous devons passer par une profonde remise en question de certains faux fondements de la Foi Chrétienne.

P39. Tandis qu’il nous est dit dans la bible « Garde la sagesse et la réflexion, elles seront la vie de ton âme et l’ornement de ton cou », et encore que ceux à qui les apôtres prêchaient examinaient chaque jour les écritures pour savoir si ce qu’on leur disait était vrai, plusieurs chrétiens ont cru que le fondement de la Foi était justement le renoncement à la sagesse et à la réflexion. Ayant choisi de devenir chrétiens, ils sont devenus crétins, confondant chrétienté et crétinerie. Dieu nous a appelé à la Chrétienté, pas à la crétinerie. La bible nous invite à nous conduire « d’une manière censée, juste et pieuse »

P40. Je l’ai dit, nous devons examiner avec minutie les lois, les ordonnances et tous les enseignements que nous recevons de l’église. Avant de vous donner mon analyse et mon point de vue sur plusieurs de ces enseignements parmi lesquels la trinité, la polygamie, la dîme, le sabbat, la fornication je vous invite d’abord à partager la réflexion sur l’attitude de sagesse et de réflexion que nous devons adopter vis-à-vis de Dieu.